L’immobilier neuf comme ancien est en crise avec des prix en recul et des transactions en baisse de 40% sur 2 ans. Que faut-il attendre du gouvernement Barnier ? Quelles sont les mesures prévues pour l’immobilier ?
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Le discours de politique générale du Premier Ministre Michel Barnier était très attendu par les professionnels de l’immobilier qui ont salué les avancées très positives du gouvernement en la matière.
Le premier ministre a très largement plaidé pour des "mesures rapides pour relancer l'investissement locatif et l'accession à la propriété, notamment pour les primo-accédants".
Loic Cantin, le président de la FNAIM est satisfait de la prise en compte par le gouvernement des difficultés que rencontrent les vendeurs et les acquéreurs de biens immobiliers. « Le Logement semble redevenir une réelle priorité pour le Gouvernement, Michel Barnier en ayant fait le deuxième de ses sept axes d’urgence ».
On retrouve le même son de cloche du coté de la Fédération française des constructeurs de maisons individuelles (FFC) ou de l’Union Nationale des Aménageurs (Unam) qui salue la « lucidité de Michel Barnier sur les difficultés actuelles du secteur de l’immobilier».
Mais au-delà du satisfecit des professionnels de l’immobilier, quelles sont les mesures concrètes qui ont été prises ?
La loi Climat et résilience a pour objectif de faire disparaitre progressivement du marché locatif les "passoires thermiques" en interdisant à partir de 2025 la mise en location des biens classés G et à partir de 2028 celle des biens classés F.
Si cette volonté n’est pas remise en question, l’enjeu est de mieux accompagner les propriétaires dans la rénovation de leur bien pour ne pas amplifier la pénurie de logements à laquelle nous sommes confrontés.
L’idée est de mieux cibler l’accompagnement des particuliers et des entreprises pour la rénovation thermique des logements mais ce sera long.
Le premier ministre a donc proposé en attendant de simplifier le diagnostic de performance énergétique et d’adapter le calendrier de mise en œuvre des restrictions locatives. Ce nouveau calendrier n’est pas encore connu.
Si cette mesure va redonner de l’air au marché immobilier, elle ne fait toutefois pas l’unanimité en particulier du coté des entreprises spécialisées dans la rénovation énergétique des bâtiments.
Cette mesure est en effet un détricotage de ce qui est annoncé depuis plusieurs années et certains s’inquiètent du message qui est envoyé aux français concernant la prise en compte des contraintes environnementale.
C’est vrai en tout cas que le report des obligations de rénovation des passoires thermiques casse la dynamique de remise en conformité des logements qui était enclenchée. C’est d’autant plus vrai que cette mesure fait suite au changement des aides à la rénovation qui a eu lieu en début d’année et au changement du calcul des DPE pour les petites surfaces qui est entré en vigueur au 1er juillet 2024.
Le risque de cette mesure est que les propriétaires qui louent des passoires thermiques ne fassent plus de travaux et continuent à les louer en l’état.
La baisse des taux d’intérêt à laquelle on assiste depuis le début de l’année avec des taux qui sont passés de 4,25% à 3,6% en 8 mois a clairement donné de l’air aux acquéreurs mais le premier ministre souhaite aller plus loin.
Il a indiqué qu’il était favorable à l’extension du prêt à taux zéro pour les primo-accédants à l’ensemble du territoire alors qu’actuellement le PTZ est limité à un niveau de revenu et concerne le neuf collectif en zone tendue et l'ancien avec travaux de rénovation en zone détendue.
Ce retour du PTZ sur l’ensemble du territoire devrait être de nature à relancer l’accession à la propriété des primo-accédants et donc la construction neuve sous toutes ses formes.
De manière plus générale, cette mesure contribuera à la primo-accession, notamment des ménages modestes, dans cette période où les taux d’intérêt immobilier, bien qu’à la baisse depuis le début de l’année, restent élevés (3,6% vs moins de 1% en 2022).
La crise que connait l’immobilier neuf repose dans une large mesure sur la disponibilité du foncier.
Le Premier ministre Michel Barnier a donc émis le souhait de faire évoluer de manière pragmatique et différenciée la réglementation ZAN pour répondre aux besoins et enjeux de disponibilité de foncier de la construction et du logement.
Le Premier ministre n'est pas rentré dans les détails mais il a indiqué son souhait de "simplifier au maximum les normes qui pèsent sur la construction des logements neufs ou la réhabilitation des anciens".
Le Premier ministre a exprimé la volonté de donner plus de pouvoir aux maires des communes françaises dans l'attribution et la priorisation des logements sociaux sur leur territoire sur leur territoire et dans une logique de justice sociale le premier ministre a demandé que les bailleurs sociaux puissent "pouvoir réexaminer régulièrement la situation de leurs locataires afin d’adapter les loyers à leurs ressources".
Ces annonces du premier ministre dans son discours de politique générale montrent une volonté du gouvernement Barnier d’agir rapidement et efficacement pour le secteur du logement, de l'immobilier et du BTP en France.
On attend donc désormais les mesures concrètes et les modalités d’application de cette politique du logement et qui devront intégrer les différents enjeux financiers, écologiques ou encore sociaux.
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